Voyage au XVIIe siècle

  • avril 15, 2024
Visites "privilège" voyage au XVIIe siècle
Sandrine Champion
Le 15 avril 2024

 

Sandrine Champion nous a proposé la suite de sa visite guidée du 4 mars. Nous la suivons donc dans les 2 salles consacrées au XVIIe.

Dans la première section « Caravagisme en Europe », nous retrouvons bien sûr la lumière,  le choix des modèles populaires,  la composition, la mise en page, la qualité des textiles et des textures du maître mort dans des conditions troublantes en 1610. Le Caravagisme influença les artistes français dès 1615-1620, parmi eux : le langrois Jean Tassel (Saint Bernard écrivant) ou Philippe Quantin.

Saint Bernard écrivant
le crucifiement de Saint André

 

 

En premier, nous fut décrite le crucifiement de Saint André copie fidèle de l’œuvre du Caravage par le peintre flamand Louis Finson (Lodewijk Finson).

Détail la couronne de laurier

Sandrine Champion détailla, ensuite, dans quelles conditions, la série des muses (dont seulement 4 furent exécutées) commandée à Quantin, peintre ordinaire du roi, pour le château d’Ancy le Franc voyagea à La Motte Ternant puis à Thoisy la Berchère où elle fut démantelée en 1977. Le Musée des Beaux-Arts acquit 2 œuvres : Polymnie (muse de la Rhétorique) et Uranie (muse de l’Astronomie). En 2023, Euterpe (muse de la Musique) arriva sur le marché. Sandrine Champion ne nous cacha rien de ses émotions d’alors notamment lors des enchères qui heureusement restèrent à la portée de son budget. Cette dernière acquisition, pour laquelle la Société des Amis des Musées de Dijon a apporté son soutien financier, est actuellement en restauration. Il ne manque donc plus que la dernière en collection particulière mais celle-ci est aussi une Polymnie donc la nôtre qui est-elle ? Après moult recherches, une estampe de Goltzius apporte la réponse : il s’agit de la muse Calliope (Poésie épique), reconnaissable à son recueil et à sa couronne de Lauriers ; notre muse devra donc être rebaptisée !

la muse Calliope
la muse Calliope

 

Dans la donation Granville, figurait un adorable « souffleur à la lampe » de Georges de la Tour, une très belle vanité, qui a toute sa place dans cette section.

Dans la seconde section « Traduire la réalité du Monde », une autre énigme nous est peut-être dévoilée : qui se cache derrière ce Portrait de Gentilhomme peint par Franz Hals ?

C’est l’histoire de sa restauration qui nous est décrite et grâce à laquelle l’identité de ce jeune homme se précise. Beaucoup de vernis, de repeints ternissaient ce tableau. Un comité scientifique d’experts de Franz Hals, après 6 mois de délibération, a validé un projet qui devait tenter de restituer à l’oeuvre son état d’origine : la collerette a été entièrement revue, le blason ajouté ultérieurement a été conservé, la bague mise en valeur. Et nous voici, sans doute, à contempler un jeune marié mais le portrait de son épouse n’est pas connu à ce jour. Les armes du blason sont celles des Boetzelaer et peut-être se prénomme-t-il Guillaume. Le cadre tout neuf, choisi par notre conservatrice, reprend les teintes des habits du Gentilhomme.

Enfin, le très beau cabinet flamand en ébène à décor peint monté sur colonnes torses et qui illustre la parabole du Fils Prodigue nous fut proposé en dessert !

Encore un grand merci à notre guide si prodigue en anecdotes sur toute la palette de son métier !

Christian Beaulat