Mon coup de cœur pour cette œuvre
Cette statuaire, un peu gauche, m’émeut par sa simplicité et sa pureté. Nulle exagération dans la représentation des souffrances subies par le Christ mais un abandon las et total dans les bras de sa mère qui, les yeux baissés, est tout entière absorbée dans sa douleur et l’ultime contemplation de son enfant.
Annie Haïk
pierre calcaire avec traces de polychromie XVème siècle (4ème quart). Acquis avec le concours de la Société des Amis du Musée de Dijon en 1969. © musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay.
Hauteur : 66 cm ; Largeur : 59 cm ; Profondeur : 21 cm.
Provient de la communauté des sœurs de Saint-Bénigne de Dijon.
La Vierge, assise sur un roc, tient sur ses genoux le corps du Christ descendu de la Croix ; elle tourne la tête pour contempler son visage. Sa tête prise dans un voile au bord gaufré, la Vierge est enveloppée dans un ample manteau creusé de plis profonds, qui s’étale sur le sol en un remous de l’épais tissu.
La position respective des bras du Christ et de ceux de la Vierge correspond à un modèle proprement dijonnais. Sur le devant du corps viennent presque se rejoindre la main du Christ et celle de la Vierge, tandis que le bras droit du Christ s’allonge sans s’écarter beaucoup de la ligne du corps.
L’épaisseur du drapé et la lourdeur des plis correspondent au travail des ateliers dijonnais vers le milieu du XVe siècle, après la mort de Claux de Werve. De cette sculpture doit être rapprochée la « Vierge de Pitié » de la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem de l’hôpital de Dijon, qui peut être datée de 1459. (Notice de Pierre Quarré extraite de « La Sculpture en Bourgogne à la fin du Moyen Age », Paris, Vilo, 1978)