Emmanuel FREMIET

Pan et oursons -26/100-

statuette, cire sur âme de terre cuite, socle en bois et cloche, vers 1864. Don de la Société des Amis des Musées de Dijon en 2004. © musée des Beaux-Arts de Dijon/François Jay.

Hauteur : 15,3 cm ; Longueur : 28,9 cm ; Profondeur : 9,7 cm: signature en bas à gauche : « Fremiet ».

Issu d’une famille originaire de Bourgogne, Emmanuel Fremiet naît à Paris le 6 décembre 1824. Il reçoit de sa cousine Sophie Fremiet et de son époux, le sculpteur François Rude, ses premières leçons de dessins et de modelage.
D’origine modeste, il connaît des débuts laborieux, afin de gagner sa vie, comme apprenti sur des chantiers de construction, puis travaille pendant quatre ans comme peintre d’histoire naturelle. Apprenti lithographe, il exécute pour le peintre Werner des dessins d’ostéologie et retouche les pièces anatomiques du Musée du médecin Orfila.
Fremiet entre dans l’atelier de François Rude, tout en continuant à dessiner les animaux du Jardin des Plantes et en suivant les cours du soir de la « Petite École » d’Art Décoratif. Il acquiert ainsi cette connaissance minutieuse de l’anatomie que l’on peut apprécier dans toutes ses oeuvres.
Les débuts de sa carrière sont ceux d’un animalier et il débute au Salon de 1843 avec une étude en plâtre de gazelle, il travaillera ce genre jusqu’en 1860, s’orientant ensuite, à la fin de l’Empire vers de grandes reconstitutions préhistoriques ou historiques, documentant ses oeuvres avec précision d’après les dernières découvertes archéologiques (« Homme de l’Age de pierre », « Chef Gaulois », « Cocher romain »)…
Titulaire de 1875 jusqu’à sa mort en 1910, de la chaire de professeur de dessin animalier au Museum où il succède à Barye, élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1892, Frémiet bénéficie de nombreuses commandes officielles (la « Jeanne D’Arc » équestre (1874) de la Place des Pyramides à Paris, le « Saint-Michel » (1896) qui couronne la flèche de l’église du Mont du même nom, sont ses oeuvres les plus connues) et termine sa carrière couvert d’honneurs.
Décédé le 10 septembre 1910 à Paris, dans sa 86ème année, Emmanuel Fremiet est inhumé au cimetière de Passy. (Notice de Catherine Gras, 2004)

Le Musée des Beaux-Arts de Dijon possède l’ensemble d’oeuvres d’Emmanuel Fremiet le plus important qui soit : 149 sculptures (plâtres originaux, chefs-modèles, exemplaires d’édition, une médaille), 29 croquis, une aquarelle, grâce au généreux don de la Famille Fauré-Fremiet (120 bronzes) en 1955.
Parmi ces pièces, figurent deux chefs-modèles (1864) de l’oeuvre « Pan et Oursons » de dimensions différentes :
un petit, inv. 4194 et un plus grand, inv. 4193.
Le Musée d’Orsay possède, lui, le marbre de plus grandes dimensions (Salon de 1867), acquis par l’Etat le 13 juin 1867.
Emmanuel Fremiet s’est plu à mettre en présence, dans ces sculptures animaux et êtres humains : « Gorille enlevant une femme », « Orang-orang-et sauvage de Bornéo », mais il a particulièrement traité le sujet de l’ours : « Ours blessé » ou « Ours et gladiateur » (1850), « Ourse et ses oursons » (1860-1880), « Ours polaire » (1884), « Dénicheur d’oursons » (1885) …
« Pan et Oursons » introduit ici, non pas une figure humaine, mais celle d’un faune, à demi allongé, redressé sur ses coudes , taquinant de son bâton (absent) deux oursons lui faisant face. Sans doute est-ce au côté aimable et plaisant de ce petit groupe que l’on doit attribuer son succès, puisque 60 exemplaires, toutes tailles confondues ont été vendus encore en 1910-1912, ce qui en fait le second groupe animalier de l’artiste, en importance, après « Ravageot et Ravageode ».
L’esquisse en cire, (souvent préférée à la terre chez l’artiste) surprend par sa nervosité, la vigueur et l’acuité du travail qui est estompée sur les oeuvres définitives. On notera de très légères différences entre l’original, les chefs-modèles et le marbre dans les positions (têtes, bras) et les attributs des personnages.
On est surpris par la qualité des détails, le travail de la reprise de l’outil pour mieux indiquer la peau de bête qui couvre le sol, la fourrure des oursons, le pelage et la chevelure du faune ; tout en restant un esquisse, les plus petites indications sont mentionnées (sabots du faune, pattes des oursons…)
L’artiste a été jusqu’à recouvrir sa cire d’une teinture voulant indiquer différentes nuances (or, cuivre, vert bronze). On reconnaît bien là l’art du sculpteur animalier entraîné à la longue pratique du dessin anatomique, avec une extraordinaire capacité de précision, une puissance d’observation, décrivant l’animal dans sa pose la plus coutumière.
Cette cire originale sur âme en terre cuite, en parfait état de conservation, protégée par une cloche en verre, figurant en 1894 à la vente du Compte Daupias n’était pas localisée en 1988, lors de l’édition du catalogue de Catherine Chevillot.
En entrant au Musée des Beaux-Arts de Dijon, cette sculpture a contribué de façon considérable à une meilleure connaissance de l’oeuvre et du travail d’Emmanuel Fremiet. (Notice de Catherine Gras, 2004)
Historique : 1894, vente comte Daupias

  • Price
    Emmanuel FREMIET (1824-1910)
  • Frequency
    Musée des Beaux-Arts de Dijon
  • Release Date
    janvier 1, 2004