La Présentation de la Vierge au Temple avec groupe de saints autour de sainte Cécile. Tableau, 1639
Auteur : Vincent PLASSARD, originaire de Châlon-sur-Saône, actif entre 1642 et 1650.
Peinture à l’huile sur toile. Hauteur : 140 cm ; Largeur : 107 cm. Inv. 2002-7-1
Inscriptions / marques : signature / date en bas à gauche en bordure : « V. Plassard cabillonensis / fe. et inv. / 1639 »
Grâce au travail de Sylvain Laveissière, on connaît aujourd’hui une dizaine d’œuvres de cet artiste, originaire de Chalon-sur-Saône. Les mentions « Cabillonensis » ou « Cabilo » (sic) que le peintre a porté à deux reprises aux côtés de son nom, semblent en effet le confirmer. Par ailleurs, l’iconographie de l’une de ses œuvres est en rapport direct avec la ville (« Les miraculés de Chalon », cathédrale de Bordeaux) et une « Présentation de l’Enfant Jésus au Temple » est toujours conservée à la cathédrale de Chalon.
Toutes ses œuvres connues sont datées et signées. On ne connaît cependant pas à ce jour de signature complète qui permette de certifier son prénom.
La découverte de cet artiste, contemporain de Philippe Quantin et de Jean Tassel, apporte un nouvel élément de connaissance à la peinture religieuse en Bourgogne au XVIIe siècle.
Cette œuvre est la première datée connue (1639) et témoigne déjà, par l’ambition de la composition, la complexité de la mise en page, le traitement des figures et l’éclat de la gamme chromatique, du métier acquis par un artiste encore jeune.
L’iconographie étant fortement axée sur la présence divine de la Trinité, il s’agit peut-être d’un tableau d’autel destiné à un couvent trinitaire. L’absence de couvent de Mathurins à Chalon et la mention « Cabillonensis » que l’artiste a jugé nécessaire d’ajouter à sa signature sur ce tableau, peuvent laisser penser que cette œuvre a dû être réalisée pour une autre ville.
Cette œuvre est aussi la seule qui par cette mention, permette d’établir avec certitude l’origine chalonnaise de l’artiste.
La composition élaborée s’organise en deux plans : autour de sainte Cécile jouant de l’orgue, sont réunis, au premier plan de gauche à droite, saint Pierre, sans doute sainte Radegonde puis sainte Scolastique, soeur de saint Bernard. On peut identifier à droite, sainte Catherine d’Alexandrie avec la roue dentée de son supplice et saint Benoît aux pieds de qui une pierre rappelle l’ordre bâtisseur auquel il appartient.
Au second plan, sous la représentation céleste de la Trinité, la Vierge est accueillie au Temple par le grand prêtre Zacharie et un cortège de diacres et de vierges tenant des flambeaux.
Une ouverture à gauche sur une architecture antiquisante, montre un groupe de personnages conversant accompagnés d’un chien, apportant une note pittoresque à cette scène.
Cette œuvre est picturalement de bonne qualité par rapport aux autres connues, malgré quelques archaïsmes qui témoignent de sa précocité. Son style particulier et reconnaissable est déjà affirmé : des visages ovales, au nez longs et droits, et aux grands fronts. Certaines figures seront reprises quasiment à l’identique dans « La Présentation de l’Enfant Jésus au Temple » (cathédrale de Chalon) tels saint Pierre et sainte Scolastique.
Ce tableau complète opportunément le fonds déjà riche du musée, d’œuvres bourguignonnes du XVIIe siècle. Aux côtés de Philippe Quantin et de Jean Tassel, elle permet d’illustrer de manière plus large le contexte de la production locale. (Notice d’Hélène Meyer, 2002)
Historique : Collection Alain Brault
Don de la Société des Amis des Musées de Dijon en 2002.
© photo François Jay