Jeudi 14 mars 2024
Comme dans d’autres pays, mais tout particulièrement en France, le vin fait partie intégrante de la culture depuis des temps très anciens. Aborder les différents aspects de sa consommation sur le temps long par le biais d’une céramique décorée spécifique, la faïence, apporte un éclairage original et édifiant sur son histoire.
Dans le vin comme dans la faïence, et de manière identique, nature et culture se trouvent étroitement liées : dans les deux cas, c’est grâce à la connaissance ancestrale et empirique des propriétés de la terre et des cépages, alliée à la maîtrise délicate de contraintes techniques et physico-chimiques aux interactions complexes, que l’homme parvient, sur le long terme, à la domination de la nature. Cette faculté lui permet d’opérer la transmutation quasi alchimique d’éléments naturels en produits de consommation destinés à satisfaire des habitudes et des goûts, éléments révélateurs des caractéristiques de la société et de la mode à une époque donnée.
Nous mettrons en évidence la manière dont cette faïence, par ses décors et ses formes, reflète l’évolution sociologique de la consommation du vin en France, de 1640, date de la première apparition officielle de ce mot, jusqu’en 1863 précisément, date de la première apparition du phylloxéra, à l’origine de la destruction d’une grande partie du vignoble et de changements profonds.
Jean Rosen