Buste de Marie Fremiet, fille de l’artiste
Auteur : Emmanuel FREMIET (Paris, 1824 – Paris, 1910).
Buste, 19e siècle (3ème quart) / 19e siècle (4ème quart)
Plâtre, Hauteur : 64 cm ; Largeur : 39 cm ; Profondeur : 24 cm.Inv. 2001-1-1
Inscriptions / marques : signature / dédicace sur le côté, en creux : « A ma fille Marie / E. Fremiet »
Issu d’une famille originaire de Bourgogne, Emmanuel Fremiet naît à Paris le 6 décembre 1824. Il reçoit de sa cousine Sophie Fremiet et de son époux, le sculpteur François Rude, ses premières leçons de dessins et de modelage.
D’origine modeste, il connaît des débuts laborieux, afin de gagner sa vie, comme apprenti sur des chantiers de construction, puis travaille pendant quatre ans comme peintre d’histoire naturelle. Apprenti lithographe, il exécute pour le peintre Werner des dessins d’ostéologie et retouche les pièces anatomiques du Musée du médecin Orfila.
Fremiet entre dans l’atelier de François Rude, tout en continuant à dessiner les animaux du Jardin des Plantes et en suivant les cours du soir de la « Petite École » d’Art Décoratif. Il acquiert ainsi cette connaissance minutieuse de l’anatomie que l’on peut apprécier dans toutes ses œuvres.
Les débuts de sa carrière sont ceux d’un animalier et il débute au Salon de 1843 avec une étude en plâtre de gazelle, il travaillera ce genre jusqu’en 1860, s’orientant ensuite, à la fin de l’Empire vers de grandes reconstitutions préhistoriques ou historiques, documentant ses œuvres avec précision d’après les dernières découvertes archéologiques (« Homme de l’Age de pierre », « Chef Gaulois », « Cocher romain »)…
Titulaire de 1875 jusqu’à sa mort en 1910, de la chaire de professeur de dessin animalier au Museum où il succède à Barye, élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1892, Frémiet bénéficie de nombreuses commandes officielles (la « Jeanne D’Arc » équestre (1874) de la Place des Pyramides à Paris, le « Saint-Michel » (1896) qui couronne la flèche de l’église du Mont du même nom, sont ses œuvres les plus connues) et termine sa carrière couvert d’honneurs.
Décédé le 10 septembre 1910 à Paris, dans sa 86ème année, Emmanuel Fremiet est inhumé au cimetière de Passy. (Notice de Catherine Gras, 2004)
Ce buste était mentionné dans le catalogue consacré par Catherine Chevillot à Fremiet (S 296), mais sa localisation était alors inconnue. Sa réapparition sur le marché de l’art est donc fort intéressante, d’autant plus que ce buste illustre un aspect assez rare dans l’œuvre du sculpteur, plutôt connu pour ses sujets animaliers ou historiques.
Fremiet a ici réalisé un portrait sensible et intime de sa fille aînée Marie, née en 1856, pour laquelle, selon Catherine Chevillot, il semble avoir eu une tendresse particulière. Marie Fremiet épousa Gabriel Fauré en 1883 et c’est son fils Emmanuel Fauré-Fremiet, qui fut l’organisateur du don du fonds Fremiet au musée des Beaux-Arts de Dijon.
La jeune fille, la tête penchée vers la droite et le regard comme perdu dans une rêverie intérieure, porte une robe à décolleté carré et un bonnet à bord brodé, qui évoquent tous deux la mode de la Renaissance. On reconnaît là le goût de Fremiet pour l’histoire. Cette représentation est peut-être à mettre en rapport avec le buste de plâtre » Dame de la cour « , XVIe siècle, qui figura au Salon de 1876 sous le n° 3288 et, toujours selon Catherine Chevillot (S 253) est « peut-être identifiable avec un buste visible sur les clichés anciens du salon de Fremiet ».
Le buste de Marie Fremiet s’intègre au fonds de 136 sculptures (dont une main de Mme Gabriel Fauré) et d’une trentaine de dessins de Fremiet conservés au Musée des Beaux-Arts de Dijon. (d’après une notice de Sophie Jugie, 2001)
Historique : Collection Emmanuel Fauré-Fremiet ; 1999, Paris, Hôtel Drouot, 16 juin ; 2000, Londres, Sotheby’s, 13 décembre
Don de la Société des Amis des Musées de Dijon avec le concours du Conseil Régional de Bourgogne (F.R.A.M.), 2001
© photo François Jay