Portrait de Balthazar Sage
Tableau, 1777
Auteur : Jean-François COLSON, (Dijon, 1733 – Paris, 1803). École Française
Peinture à l’huile sur toile, Hauteur : 100,5 cm ; Largeur : 81 cm. Inv. 4422
Inscriptions / marques : signature / date en bas à gauche : « Colson 1777 »
Jean-François Gilles, dit Colson (Dijon, 1733 – Paris, 1803), n’est en réalité dijonnais que de naissance, et n’a jamais travaillé dans la capitale bourguignonne. Son père, né à Verdun, a en effet été un portraitiste itinérant, qui a aussi travaillé à Paris, Avignon, Grenoble, Lyon ou encore Toulouse. Suivant ses parents dans leurs déplacements, Jean-François Colson a été l’élève du peintre religieux Frère Imbert (1666-1749) à Avignon et du portraitiste Donat Nonnotte (1708-1785) à Lyon. Artiste protéiforme, tout à la fois architecte, ingénieur, professeur de perspective, il atteignit l’apogée de sa carrière en étant nommé comme « directeur et ordonnateur des bâtiments » des ducs de Bouillon dans leur résidence du château de Navarre, près d’Évreux, malheureusement détruit. Il reste aujourd’hui surtout connu pour ses nombreux portraits, représentant une clientèle variée, membres de la bourgeoisie ou de la petite noblesse, comédiens, ou encore savants comme Balthazar Sage. (Notice de Matthieu Gilles, 2010)
Balthazar Sage, chimiste et minéralogiste, fondateur de l’École des Mines, est assis de trois quart à gauche accoudé à une table chargée de flacons, qui comme les échantillons posés sur les étagères, ou le four meublant le coin gauche, situent le modèle dans son laboratoire. Cette formule consistant à replacer le personnage dans son milieu naturel a déjà été utilisée par Aved plus de trente ans auparavant (cf. par exemple « Le Portrait de Madame Crozat », Musée de Montpellier). Colson retient également la sincérité des portraits de son ami Chardin. Un doux clair obscur rejette dans l’ombre le fond de la pièce tandis que la lumière est accrochée, au premier plan, par le jabot de dentelle et l’élégant gilet jaune brodé de rouge. La multiplicité des accessoires nuit à la force du portrait qui n’a pas l’expression directe des effigies exécutées par Trinquesse. Pourtant, Colson sait donner au savant une pose naturelle, un visage affable, un regard vif. Un autre portrait du même personnage (appartenant au musée de Chartres), est conservé à l’École des Mines. (Notice de Béatrix Saule extraite du catalogue de l’exposition « De Watteau à David. Peintures et dessins des musées de province français, Bruxelles, 1975)
Historique : Collection Mme Y. Vieira
Acquis avec le concours de la Société des Amis du Musée de Dijon, 1959
© photo François Jay