Focus sur deux peintres: Louis Galliac et Édouard Paupion

  • septembre 30, 2024
Focus sur deux peintres locaux exposés :
Louis Galliac (1849-1930) et Édouard Paupion (1854-1912)
Visite "privilège" le lundi 30 septembre 2024
par Naïs LEFRANCOIS

Naïs Lefrançois, conservatrice des œuvres du XIXème, accueillent 26 privilégiés pour évoquer deux peintres nés à Dijon qui étaient amis : Édouard Paupion (1854-1912) et Louis Gaillac (1849-1932) à travers 3 œuvres.
Jeanne d’Arc : Edouard Paupion (qui fit son apprentissage dans l’atelier de Jean-Léon Jérôme) peint cette œuvre vers 1889, alors que la guerre de 1870 a amputé la France de l’Alsace et la Lorraine (où Donrémy est situé), le nationalisme et l’esprit de revanche battent leur plein. Avec elle, sous son étendard, Saint Michel et Sainte Marguerite vont vaincre le dragon prussien : l’épée de Sainte Catherine sera une aide précieuse. La même Jeanne d’Arc peinte 10 ans auparavant par Jules Bastien Lepage a servi de modèle à Edouard Paupion. Notre guide nous fait observer la sainte «posée » un peu artificiellement sur le paysage lorrain.
Cette œuvre a bénéficié d’une restauration récente, don de l’artiste au musée, elle a séjourné longtemps à son domicile dans une pièce chauffée puis a décoré des lieux publics sûrement très enfumés !
A voir deux œuvres remarquables du même artiste au Musée de la Vie Bourguignonne : « La prise du drapeau » et « La barricade de la rue Jeannin » ainsi que son buste.

Les batailles de Dijon par Édouard Paupion
Buste de Édouard Paupion
Les batailles de Dijon par Édouard Paupion

Cette maîtrise de la lumière est aussi une caractéristique de l’atelier du graveur, présenté au salon et acquis par l’Etat qui le mit en dépôt au musée. La  transparence de la gravure est à souligner.

Infirmière soignant un blessé par Louis Galliac
Infirmière soignant un blessé

 

Le glas : Louis Gaillac (qui fit son apprentissage chez un autre peintre académique : Alexandre Cabanel), fils d’architecte, mobilisé en 1870 (un frère mort au combat), fit une belle carrière de portraitiste pour « faire bouillir la marmite » mais représenta des scènes naturalistes en grand format destinées aux salons. Celle-ci fut acquise par le musée de Dijon et n’en quitta plus les cimaises. Pour qui a sonné le glas ? Une jeune fille ? La propre fille du sonneur ?
Cette œuvre émouvante, souligne à merveille la formation en architecture de l’artiste. Le soin apporté à la lumière sur le visage recueilli et les mains noueuses et sales est  également remarquable.

Le glas par Louis Gaillac. Détail
Le glas par Louis Gaillac. Détail

 

 
 

Un autre graveur : Michel Manzi peint par Édouard Degas est placé à proximité.

A voir, du même artiste deux œuvres conservées au Musée de la Vie Bourguignonne notamment : une séance à l’académie de Dijon.

Ce sont des applaudissements nourris qui illustrèrent le plaisir des participants et leur reconnaissance à Naïs Lefrançois.
Christian Beaulat